By Jennifer Brea
Pascale, a Haitian living in Abu Dhabi who blogs at Natifnatal, writes about the American presidential election from a “Third World” perspective. Given America’s impact, the outcome of this election matters not just for U.S. voters, but people around the world.
And while America certainly needs hope, she writes, campaign promises have a way of evaporating as soon as the contest is over. Can politicians like Barack Obama and Hillary Clinton help the US write a new chapter?
Jusqu’ici je n’ai prêté qu’une attention vague aux joutes électorales américaines. Mes priorités ont monopolisé chaque minute de mon temps, et j’ai trouvé que les mêmes promesses revenaient comme un refrain de mauvais aloi ponctuer les discours des démocrates et républicains—des promesses qui impressionnent mais qui ont en général une vie assez courte une fois le nouveau président investi dans ses fonctions.
Je suis sceptique pour plusieurs raisons. Je viens du tiers-monde et il y a toute une panoplie de mises en garde qui régissent les réserves du citoyen haïtien moyen à la veille de toute élection—des mises en garde du genre « l’homme aux abords du pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir », « la parole a été donnée à l’homme pour masquer sa pensée », « read my lips », etc…Mais aussi en tant que tiers-mondiste, j’ai toujours pensé qu’il y a en fait peu de différences entre les hommes politiques américains, que tous ces efforts à séparer d’un coté les démocrates des républicains d’un autre coté sont des atteintes superficielles pour camoufler les vrais problèmes qui rongent l’Amérique, et par ricochet le monde…
Pascale is particularly concerned about Americans’ desire to be the exemplar, often through force, of ideals they have failed to master at home.
…l’Amérique aura beau se faire l’avocat des droits de l’individu et aura beau prôner l’égalité pour tous, les questions de discriminations et de d’inégalité restent encore entières. Je ne me suis jamais sentie plus ségrégée qu’aux E.U. Chez moi en Haïti, la musique, l’art, et la science du monde sont accessible à tous. Il est assez normal qu’un (e) jeune haïtien(ne) soit un(e) passionné(e) de Céline Dion, de Bocelli, de Monet ou du génome humain ; qu’il/elle discute du bec et des ongles l’Illiade, l’Odysée, et le surréalisme ; qu’il/elle analyse David Copperfield tout en fantasmant sur Beyoncé et Brad Pitt. Ce qu’est qu’aux E.U. que j’ai appris que si tu es noir(e) et que tu écoute de la musique de Georges Michael par exemple, tu es considéré(e) « a black with white taste », qu’il y a un cinéma pour blancs et un autre pour noirs, une musique pour blancs et une autre pour noirs, etc…
Les Etats-Unis, c’est une société qui d’après moi doit se pencher sur ses malheurs avant de se faire les militaires du monde. Avec les classes moyennes s’appauvrissant, les familles enfoncées jusqu’au cou dans les dettes, des visions altérées et irréalistes de la notion de limite que tout homme sensé est supposé avoir pour pouvoir faire une bonne allocation de ses ressources, avec la crise de l’immobilier, les marchés boursiers s’effondrant sous le poids des signes avant-coureurs d’une récession, la hausse des prix des produits de première nécessité, et le sceptre du terrorisme hantant comme une épée de Damoclès le quotidien, le prochain président aura du pain sur la planche.
Yet, Pascale recognizes there is something different about this election, something unprecedented:
Il est indéniable que et Hilary Clinton et Barack Obama veuillent secouer le status quo. Une femme et un noir portés par le même rêve de présidence de la nation la plus puissante du monde. Devant la défaite essuyée à New Hampshire un charismatique Obama scande trois petits mots qui galvanisent— « yes we can »— alors qu’une Hilary Clinton triomphante proclame que l’homme moyen ne sera pas invisible pour elle. Une Amérique encore à rebâtir veut encore croire que le changement est possible.